15 février 2022 : Journée internationale de l’enfant

15 février 2022 : Journée internationale de l’enfant

Le cancer chez l’enfant est la première cause de mortalité dans les pays développés, par maladie !

Cette journée internationale vise à mieux faire connaître cette réalité et promouvoir les actions de prévention, mais aussi les soins et la recherche.

La stratégie de lutte contre les cancers 2021-2030 :
Les cancers pédiatriques font, de longue date, partie intégrante des plans gouvernementaux, aussi bien au niveau de la recherche que pour la prise en charge des enfants malades et de leurs familles. Cet effort se poursuit avec la nouvelle stratégie mise en place.

En France, plus de 3000 nouveaux cas dénombrés chaque année chez les enfants de zéro à 18 ans (Source CPAM).
Le cancer chez l’enfant est une maladie grave qui représente 1 à 2 % de l’ensemble des cancers.

Et 3500 nouveaux cas pour la tranche de zéro à 25 ans sont dénombrés chaque année ! (source Inca).
Certaines formes de cancers sont spécifiques à l’enfant et, inversement, la plupart des cancers de l’adulte n’existent pas chez l’enfant.

Les facteurs favorisant le développement du cancer ont été clairement identifiés chez l’adulte (alcool, tabac, produits toxiques, virus, etc.), mais ces cause sont très rarement présentes chez l’enfant : seulement 5% serait d’origine génétique d’après l’Institut national du cancer et le reste?
Les autres facteurs de risques sont liés à l’exposome, c’est à dire à la somme des expositions aux facteurs environnementaux !

Les traitements ont fait des progrès considérables au cours des dernières décennies et on atteint aujourd’hui un taux de « guérison » de 80%.
Mais les récidives concernent un enfant sur deux !

Les efforts se poursuivent.

Une loi pour le droit à l’oubli :

Bonne nouvelle, on « guérit »du cancer. De plus en plus.
Mais la société n’a pas encore adapté son comportement à cette nouvelle donne et les anciens malades souffrent toujours de discriminations. Accès à l’assurance, à l’emprunt, discriminations à l’embauche… les anciens enfants malades doivent pouvoir bénéficier du droit à l’oubli et concrètement ne plus devoir mentionner cette maladie dans les déclarations d’assurance.

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Zoom sur les actualités de l’unité de recherche sur les cancers pédiatriques d’Oscar Lambret

Zoom sur les actualités de l’unité de recherche sur les cancers pédiatriques d’Oscar Lambret

Chaque année en France, environ 1 700 enfants âgés de moins de 15 ans, sont atteints d’un cancer. Des progrès considérables permettent d’obtenir aujourd’hui une guérison d’environ 80% de ces jeunes patients. Cependant, 20% d’entre eux décèdent encore de leur cancer. Afin de mieux comprendre ces tumeurs pédiatriques, le Centre a intégré, depuis 2014, une équipe dédiée. Zoom sur les projets de recherche et nos actualités.

Une unité de recherche dédiée aux cancers pédiatriques

L’Unité Tumorigenèse et Résistance aux Traitements (UTRT) est une unité de recherche fondamentale et préclinique, basée sur une étroite collaboration entre le COL, l’Université de Lille et l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM). L’UTRT est ainsi partie prenante du nouvel institut lillois de recherche interdisciplinaire sur le cancer OncoLille. Elle comprend un chercheur à temps plein, le Docteur Samuel Meignan ; un enseignant-chercheur récemment recruté, le Docteur Alessandro Furlan ; une ingénieure d’étude, trois techniciennes de laboratoire, deux étudiants en Master et deux étudiants en thèse.

L’UTRT s’intéresse aux tumeurs cérébrales pédiatriques, et plus spécifiquement les gliomes pédiatriques de haut grade (HGG), ou gliomes malins. Ces tumeurs pédiatriques, qui affectent le plus souvent le tronc cérébral, sont particulièrement graves et demeurent dans une impasse thérapeutique. Les enfants atteints d’un HGG ont en effet un pronostic très péjoratif, avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 1% et une médiane de survie d’environ un an.

Vers des outils encore plus pertinents

Même si de formidables avancées ont vu le jour en cancérologie ces dernières années, encore trop d’études menées en laboratoires peinent à se concrétiser par des essais cliniques concluants. L’une des causes majeures de ces échecs est que des cellules cancéreuses cultivées en laboratoire se comportent souvent très différemment de celles présentes chez le patient, au sein de la tumeur.

Fort d’un environnement scientifique très riche, associant des experts de la biologie, de la chimie et de la micro-ingénierie, l’UTRT s’est lancée, en étroite collaboration avec l’équipe franco-japonaise SMMiL-E et l’Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie de Lille, dans la mise au point de ce que l’on appelle une « tumeur sur puce » ici dédiée au gliome pédiatrique.

Son ambition est de reproduire, au sein d’un seul et même dispositif de laboratoire observable sous microscope, les caractéristiques majeures d’une tumeur cérébrale de l’enfant. Les premières étapes de caractérisation de cette tumeur sur puce ont d’ores et déjà été validées. Cependant, ces phénomènes sont dynamiques et se doivent également d’être observés au cours du temps.

Afin d’exploiter pleinement ce dispositif et y observer, en temps réel, la réponse des cellules cancéreuses aux traitements, l‘UTRT souhaite se doter d’un vidéomicroscope à fluorescence. Un tel outil permettrait de suivre et analyser simultanément dans différentes couleurs plusieurs caractéristiques des cellules tumorales en réponse à différentes thérapies, dans le temps et dans l’espace, et ceci avec un débit d’analyse accéléré.

Soutenir le projet

Une équipe renforcée grâce au soutien des donateurs

Pour relever ce défi technologique, l’UTRT a intégré en 2020 un nouveau chercheur à temps plein le Dr Alessandro Furlan, fort d’une expérience de 15 ans en microscopie et en biologie du cancer, et plus particulièrement du microenvironnement tumoral. Un recrutement décisif rendu possible grâce au soutien précieux de nos partenaires et donateurs ! En septembre 2021, le Dr Furlan était nommé Maitre de Conférence à l’Université de Lille, lui permettant ainsi de poursuivre de façon pérenne ses recherches à l’UTRT.

Soucieux de mettre à profit les dernières technologies prometteuses, le laboratoire investit, avec l’arrivée du Dr Furlan et son projet de « tumeur sur puce », un nouveau champ de la recherche en cancérologie : la microfluidique, un outil précieux qui permet de contrôler et de mimer la diffusion de molécules thérapeutiques. 

Afin d’accélérer la mise en place de ce nouveau savoir-faire, mêlant biologie et micro ingénierie, le Centre Oscar Lambret a recruté une ingénieure spécialisée en microfluidique qui a rejoint les rangs de l’UTRT pour y développer cette modalité singulière de culture des cellules cancéreuses.

Ce changement d’échelle, rendu possible grâce à ces nouvelles ressources humaines, permettra de reproduire, dans un dispositif de laboratoire de taille réduite, la complexité d’un gliome pédiatrique et représente une réelle révolution dans la façon d’étudier et comprendre ces tumeurs.

Le rayonnement national et international de l’équipe UTRT du Centre Oscar Lambret

Le caractère innovant et porteur de ces travaux, visant à développer un modèle de référence pour l’évaluation préclinique de nouveaux traitements dans les tumeurs cérébrales de l’enfant, a été primé par l’INCa (Institut National du Cancer) en décembre 2021 dans le cadre de son appel à projet Interpedia.

Par ailleurs, les travaux de l’équipe, associant les forces et expertises de plusieurs laboratoires nationaux regroupés au sein du réseau de laboratoire React4kids, mais aussi d’équipes internationales, ont fait l’objet, cette année, de plusieurs publications dans des revues scientifiques internationales de renom telles que le journal Cancers. Ces publications sont essentielles pour partager les avancées de nos recherches et espérer pouvoir en faire bénéficier le plus grand nombre de jeunes patients atteints de cancer en France et à travers le monde.

Centre Oscar LAMBRET – l’article  ici

Source image : Pixabay

Février 2022 : Warrior Enguerrand au Sénat et à l’Assemblée nationale

Février 2022 : Warrior Enguerrand au Sénat et à l’Assemblée nationale

L’Association Warrior Enguerrand sera présente au Sénat le 12 février prochain pour les dernières avancées au niveau européen concernant les #cancerspediatriques. Le 14 février, veille de la journée mondiale des cancers pédiatriques, nous serons présents à l’Assemblée nationale pour mettre en lumière cette journée ! Entre ces deux journées, si la Covid le permet, nous serons dans la rue avec nos chercheurs et oncologues… soit le 13 février !

Warrior Enguerrand

(Image source : assemblee-nationale.fr/presse/photos)

Hem : l’appel de la dernière chance pour Laoryna, atteinte d’une tumeur au cerveau

Hem : l’appel de la dernière chance pour Laoryna, atteinte d’une tumeur au cerveau

La veille de Noël, les parents de Laoryna, cinq ans, apprennent qu’elle souffre d’une tumeur au cerveau. Selon les médecins, c’est inopérable et inguérissable, mais la famille ne perd pas espoir et ouvre une cagnotte Leetchi dans l’éventualité d’une opération à l’étranger.

Début décembre, Laoryna se plaint de migraines fulgurantes. Ses parents l’emmènent alors chez un médecin généraliste qui ne parvient pas à en identifier la cause et lui prescrit une IRM. Le 24 décembre, Paolo et Sandy apprennent la terrible nouvelle : leur fille de cinq ans est atteinte d’un cancer du cerveau. « Le médecin nous a dit que ce n’était pas opérable, ni guérissable », explique la maman en sanglot. Les spécialistes ne lui donneraient que peu de temps à vivre, mais le couple ne perd pas espoir. « On va remuer ciel et terre. En tant que parents, on ne peut pas se résoudre. »

Depuis une semaine, la famille mobilise autant de neurochirurgiens que possible, mais essuie des refus systématiques. Les vacances scolaires et la crise sanitaire rendent encore plus complexe la prise de contact. Quelques pistes subsistent en Belgique, au Mexique ou en Allemagne, mais pour l’heure, la plus solide se situe en Australie. Un neurochirurgien réputé a manifesté de l’intérêt pour le cas Laoryna, et a réclamé une copie de l’IRM qui a révélé la tumeur.

Pourtant on ne saurait dire que Laoryna est malade. Après l’annonce des médecins, elle a même pu regagner le domicile familial et semble plus vigoureuse que jamais. « C’est une petite pleine de vie, avec un sacré caractère, décrit Sandy. C’est une guerrière ma fille. » Sur une vidéo datée du 28 décembre, on voit la jeune fille danser sur une chanson de l’artiste Wejdene, qu’elle rêve de rencontrer. La chanteuse lui a d’ores et déjà adressé un message, au même titre que les artistes locaux ZKR et Gradur, qu’elle écoute par l’intermédiaire de son grand frère de 17 ans.

Soucieux de l’intimité de Laoryna, les parents ont longuement hésité à la médiatiser. « On espère que le journal tombe dans les mains d’un chirurgien qui voudra bien l’aider », indique son oncle, Sébastien. « On ne demande pas de pitié, mais uniquement le soutien de personnes qui sont en mesure de nous aider, poursuivent Paolo et Sandy. Nous appelons aussi tous les croyants à prier pour elle. »

Sur le conseil de leur entourage, le couple a également monté une cagnotte Leetchi, dans l’éventualité d’une opération onéreuse à l’étranger. « La cagnotte ne servira qu’en dernier recours, si nous n’avons plus d’argent de côté, précise Sandy, en indiquant que l’opération en Australie pourrait coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros. Si on s’en sort avec nos économies, cet argent sera reversé à une association de lutte contre la maladie de notre fille. » La semaine prochaine, Laoryna passera une biopsie pour préciser le diagnostic.

LA VOIX DU NORD – Mathieu LORRIEUX – l’article  ici

(image source Pixabay)

 

Un traitement efficace à l’essai pour lutter contre un cancer rare du cerveau chez l’enfant

Un traitement efficace à l’essai pour lutter contre un cancer rare du cerveau chez l’enfant

La combinaison de deux médicaments jugés sûrs contre d’autres cancers serait la recette miracle pour vaincre la tumeur DIPG.

Le gliome portique intrinsèque diffus (DIPG) est une tumeur cérébrale rare, à la croissance rapide, qui évolue chez les enfants. Capable de muter et d’évoluer pour résister au traitement, elle n’est pour l’instant pas guérissable. Mais les médecins de l’Institute of Cancer Research (ICR) sont sur une piste qui semble efficace. Leur remède fait appel à la bithérapie: il s’agit de combiner deux médicaments qui ont déjà reçu une approbation.

L’équipe de recherche a associé le médicament d’un cancer contre la peau avec un traitement contre le cancer du sang. Cette utilisation conjointe s’avère «prometteuse», selon les experts en cancérologie qui ont révélé leurs résultats dans la revue Cancer Discovery.

De l’espoir à faire valider en laboratoire

Après avoir étudié la manière dont la tumeur DIPG mute pour lutter contre les traitements à un seul médicament, explique le professeur de biologie des tumeurs cérébrales pédiatriques à l’ICR, Chris Jones, l’équipe a pu identifier «ce que nous espérons devenir un nouveau traitement combiné efficace pour cette terrible maladie».

La combinaison médicamenteuse se compose du dasatinib pour la leucémie et du trametinib pour le mélanome. Ensemble, ils ralentissent la croissance des tumeurs DIPG. Cette technique de bithérapie «a eu un effet beaucoup plus important que ce à quoi on aurait s’attendre en additionnant les effets des deux médicaments», ajoute le professeur. Ce traitement actuellement à l’essai a réduit de plus de 60% la croissance des cellules cancéreuses DIPG cultivées sur du tissu cérébral de souris.

Prochaine étape: la validation en laboratoire. «Mais, parce que nous utilisons des médicaments approuvés que nous savons sûrs, nous espérons qu’il ne faudra pas trop de temps avant que le nouveau traitement entre dans les essais cliniques», conclut Chris Jones.

SLATE.fr – l’article  ici

Accès centralisé et sécurisé au médicament expérimental ONC201 en France

Accès centralisé et sécurisé au médicament expérimental ONC201 en France

ONC201 est le premier médicament d’une nouvelle classe d’anticancéreux qui cible le métabolisme énergétique des cellules cancéreuses. Il est en développement clinique uniquement aux Etats-Unis pour les enfants et les adultes en rechute d’un gliome malin de la ligne médiane. Une autorisation de mise sur le marché accélérée dans cette indication est en cours de préparation auprès de l’agence américaine du médicament. Jusqu’à présent, il n’était pas accessible en France, le laboratoire CHIMERIX, le fabriquant, n’étant pas en capacité de fournir le médicament en Europe.

La mise en place d’un protocole d’utilisation thérapeutique compassionnel, développé par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) et Gustave Roussy, autorise dès aujourd’hui son utilisation en France dans des conditions sécurisées et encadrées.

Ce que l’on sait déjà du médicament

ONC201 a montré des signaux d’efficacité chez des patients en rechute d’une tumeur cérébrale maligne de la ligne médiane avec mutation H3K27M, notamment chez 30 % des patients atteints d’une tumeur du thalamus. Il est possible que ce médicament soit aussi efficace dans des tumeurs situées dans d’autres régions du cerveau, notamment sur les gliomes infiltrant du tronc cérébral de l’enfant avec mutation H3K27M, même si l’activité ne semble pas aussi importante que pour les tumeurs thalamiques. Environ 400 patients avec tous types de cancer ont eu accès à ONC201 aux USA depuis plus de 5 ans ce qui a permis de définir la dose recommandée, la tolérance et de voir des premiers résultats d’efficacité encourageants, tant chez les enfants que chez les adultes porteurs d’une tumeur thalamique.

Alors que le développement de ce médicament continue aux USA, le laboratoire n’a pas de programme en Europe pour les patients en rechute. Le programme compassionnel ONC201 permet d’y remédier en France. Le protocole BIOMEDE 2.0 en préparation avec CHIMERIX en France et en Europe comparera l’efficacité d’ONC201 avec celle d’everolimus associés à la radiothérapie chez les patients enfants, adolescents et adultes atteints de ce type de gliome dès le diagnostic. BIOMEDE 2.0 sera ouvert aux inclusions au début de 2022.

A qui s’adresse le protocole compassionnel ?

Enfant, adolescent ou adulte en rechute d’un gliome malin de la ligne médiane de haut grade avec mutation H3K27M ou une autre altération équivalente. Celle-ci est recherchée sur une biopsie tumorale soit par séquençage de l’ADN tumoral, soit par un test d’immuno-histochimie. Le séquençage permet d’identifier d’autres mutations qui peuvent avoir un impact sur l’efficacité du médicament ONC201 mais également d’ouvrir d’autres options thérapeutiques en développement dans le cadre d’essais cliniques. Ce protocole compassionnel a été validé par les deux sociétés savantes impliquées, la Société Française de lutte contre les Cancers de l’Enfant et de l’adolescent (SFCE) et l’Association des Neuro-Oncologues d’Expression Française (ANOCEF) pour les adultes.

Qu’est-ce qu’un protocole d’utilisation thérapeutique compassionnel ?

Un protocole d’utilisation thérapeutique compassionnel permet d’avoir accès à un traitement expérimental lorsqu’il n’existe pas d’autre option thérapeutique (médicament autorisé ou en évaluation dans un essai clinique) et que les données disponibles sur le médicament font penser qu’il pourrait apporter un bénéfice au patient.

Comment avoir accès au protocole d’utilisation thérapeutique compassionnel ?

Toutes les informations et les contacts sont dans le protocole d’utilisation thérapeutique compassionnel sur le site de l’ANSM.

Le médecin qui suit le patient adresse une demande à la RCP moléculaire nationale.  Le diagnostic neuro-pathologique et moléculaire est confirmé par le réseau INCa RENOCLIP avant discussion de chaque dossier médical en RCP moléculaire nationale. Au cours de la RCP composée de médecins, de biologistes et de neuro-oncologues sont examinés l’histoire de la maladie, la situation clinique du patient, les traitements antérieurs et les résultats du séquençage tumoral pour définir la ou les meilleure(s) option(s) thérapeutique(s) possible(s) au moment de la rechute. Le séquençage de la tumeur peut en effet faire apparaitre d’autres mutations qui pourraient être ciblées par des thérapies, en particulier des combinaisons, en cours d’évaluation dans un essai clinique. Les différentes options thérapeutiques disponibles sont discutées et hiérarchisées. Le médecin traitant, qui participe à la RCP, est informé de ces recommandations et décide avec le patient/sa famille de prescrire ONC201 ou un autre traitement. L’ONC201 sera uniquement accessible aux patients dont le dossier aura été évalué et validé par la RCP nationale.

Comment s’obtiennent les gélules d’ONC201 ?

Le médecin référent oncologue du patient prescrit le médicament et envoie sa prescription via sa propre pharmacie hospitalière à la pharmacie hospitalière de Gustave Roussy qui expédie en retour le traitement dans l’hôpital où est habituellement suivi le patient. Le patient y récupère son traitement pour le prendre à domicile. L’envoi des gélules est réalisé en moins de 5 jours ouvrables après la réception de la prescription.

Comment le médicament est-il administré et conservé ?

ONC201 se présente sous forme de gélules à avaler. Il est fabriqué à deux dosages, 25 mg et 100 mg afin d’ajuster les quantités en fonction du poids du patient. Il doit être pris une fois par semaine, à jeun et en dehors des repas. Les gélules sont conservées à température ambiante.

Pendant combien de temps faut-il suivre le traitement ?

Il n’y a pas de durée établie, le traitement doit être pris tant qu’il est bien toléré et efficace. Les données disponibles indiquent qu’il est bien toléré, à part quelques troubles digestifs peu sévères qui pourront être pris en charge à l’aide d’un traitement complémentaire sur prescription du médecin oncologue référent.

Comment le traitement par ONC201 est-il financé ?

Il n’y a aucun coût financier pour le patient et sa famille. Le traitement est entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie dans le cadre du protocole compassionnel. Dans le cadre de l’essai BIOMEDE 2.0, c’est le laboratoire CHIMERIX qui fournira gratuitement le médicament.

Quel est le suivi dans le protocole compassionnel ?

Le suivi s’effectue par le médecin qui a fait la prescription. Ce médicament n’ayant pas encore d’autorisation sur le marché, l’enjeu en terme de pharmacovigilance est fort. C’est pourquoi, les données de suivi recueillies par le médecin seront colligées par l’étude SACHA, sous réserve de la non-opposition des patients/parents/titulaires de l’autorité parentale. L’objectif de l’étude SACHA est en effet de colliger la tolérance et l’efficacité d’un nouveau médicament lorsqu’il est rescrit en dehors de son indication ou à titre compassionnel.

Est-ce que les patients actuellement traités par radiothérapie seule ou par everolimus associé à la radiothérapie (actuellement le meilleur traitement possible pour toutes les tumeurs malignes de la ligne médiane, démontré dans l’essai BIOMEDE 1.0) pourront avoir accès à l’ONC201 ?

ONC201 est une option thérapeutique pour tout patient et toute patiente dont la tumeur progresse après un premier traitement contenant de la radiothérapie. Les patients actuellement traités par radiothérapie seule ou par radiothérapie associée à l’everolimus pourront avoir accès à ONC201 dans le cadre du protocole compassionnel si la prise en charge initiale devient inefficace et la tumeur progresse cliniquement ou radiologiquement.

Qu’en est-il des patients à qui on vient d’annoncer le diagnostic et qui n’ont pas encore été pris en charge ?

Le traitement compassionnel par ONC201 est uniquement disponible pour les patients dont la tumeur progresse après au moins un premier traitement contenant de la radiothérapie. C’est l’indication (tumeurs thalamiques) pour laquelle une demande d’autorisation est en préparation aux USA. Il n’y a pas de données autorisant et justifiant la prescription d’ONC201 au diagnostic, en dehors du cadre d’un essai clinique.

En 2022, l’essai international BIOMEDE 2.0, promu par Gustave Roussy, sera ouvert aux inclusions en France pour les enfants, les adolescents et les adultes, nouvellement diagnostiqués d’un gliome malin de la ligne médiane avec mutation H3K27M. Cet essai clinique aura pour objectif de démontrer si ONC201 + radiothérapie est supérieur ou non au meilleur traitement actuellement démontré, everolimus + radiothérapie. Pour cela, l’un des deux traitements sera choisi par tirage au sort pour chaque patient. En cas de progression tumorale sous traitement, les patients ayant reçu everolimus pourront être traités par ONC201. Les patients ayant reçu ONC201 pourront recevoir everolimus. Ils pourront aussi se voir proposer de participer à un essai thérapeutique s’ils sont éligibles.

Comme pour tout essai clinique, la participation à BIOMEDE 2.0 se fera sur proposition du médecin et après consentement libre et éclairé du patient, ou de ses deux parents/titulaires de l’autorité parentale pour les patients mineurs, qui auront au préalable été informés.

Dans l’essai BIOMEDE 2.0, dont l’ouverture est prévue en 2022, c’est le médicament ONC201 fabriqué par CHIMERIX qui sera prescrit. Chaque patient participant à BIOMEDE 2.0 aura donc accès à ONC201 soit au diagnostic, soit au moment d’une progression tumorale. Ainsi, les patients participants à BIOMEDE 2.0 ne seront pas concernés par l’accès compassionnel à ONC201 au moment d’une progression tumorale après radiothérapie.

La recherche de mutation H3K27M est-elle indispensable ?

La recherche de mutation H3K27M ou d’altération moléculaire équivalente est indispensable car elle confirme le caractère malin de la tumeur. De plus, il n’a pas été retrouvé d’activité du médicament lorsque la tumeur ne présente pas cette mutation.

Peut-on rechercher la mutation dans une prise de sang ou dans le liquide céphalo-rachidien ?

Il est possible de rechercher la mutation H3K27M dans le liquide céphalo-rachidien mais le risque est important de ne pas la détecter alors qu’elle est bien présente. Il n’y a pas actuellement de données sur la présence de la mutation dans le sang circulant (biopsie liquide) qui pourrait se substituer à l’analyse de la tumeur. De plus, le séquençage à partir de la biopsie tissulaire va générer un grand nombre d’informations complémentaires très importantes pour la discussion au cours de la RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) moléculaire nationale.

C’est pourquoi une biopsie tumorale est nécessaire pour pouvoir prescrire ONC201.

Comment est-il possible de fabriquer le médicament dans la pharmacie de Gustave Roussy ?

Un médicament est breveté et protégé par le laboratoire pharmaceutique qui le commercialise jusqu’à l’arrivée des génériques. Le  principe actif qui entre dans sa composition est une matière première comme ONC201 non protégée par un brevet. La loi française autorise les pharmacies hospitalières à faire des préparations magistrales en achetant cette matière première et en respectant les règles de bonnes pratiques de préparation hospitalière pour répondre au mieux aux besoins thérapeutiques des patients, en l’absence de traitement ou de formulation adaptée commercialisée.

Pour faire des préparations magistrales d’ONC201 dans le cadre du protocole compassionnel, l’équipe de la Pharmacie de Gustave Roussy et l’ANSM ont d’abord trouvé un fournisseur du principe actif. Ensuite, la qualification pharmaceutique a été réalisée avec l’ANSM. Les analyses en spectrométrie de masse et résonnance magnétique nucléaire ont confirmé qu’il s’agissait bien d’ONC201, dans sa forme active, et que la pureté était de 99,5 %. En général, de par la loi, les principes actifs dans les médicaments commercialisés doivent avoir une pureté supérieure à 98 %. La pharmacie de Gustave Roussy prépare les gélules d’ONC201 et les expédie dans les pharmacies des établissements de santé où sont pris en charge les patients.

Par Gustave ROUSSY – l’article ici