Le mauvais sort s’acharne sur des parents de Québec, qui après la perte de leur premier bébé, mort subitement, sont dévastés d’apprendre que leur petit garçon de quatre ans est atteint d’un cancer incurable.
«On a l’impression que c’est impossible ce qui nous arrive. Quand on se couche le soir, on espère que le cauchemar sera terminé le lendemain, mais ça ne se termine pas», mentionne le père, Louis-Philippe Dubé, les yeux pleins d’eau.
L’incompréhension est totale. La peine est immense chez la famille Dubé. Sans radiothérapie, les médecins estiment que William pourra vivre encore un mois tout au plus. Les traitements pourraient toutefois lui en offrir quelques-uns de plus. «J’ai toujours voulu avoir des enfants et la vie m’en arrache deux», ajoute le père, âgé de 31 ans.
Mort subite
Le 2 juillet 2018, vers 8 h 45 du matin, ils découvraient leur poupon de sept mois, inanimé dans son lit. «À peine vingt minutes avant, je l’entendais faire des sons», raconte la mère, Jany Lizotte.
Infirmière auxiliaire de métier, elle a immédiatement entrepris des manœuvres de réanimation sur son bébé, avant qu’il ne soit transféré d’urgence à l’hôpital. Leur petit James-William est ainsi resté «branché» pendant une nuit, en attendant un miracle qui n’est jamais venu. Rien n’a pu sauver leur poupon.
Mme Lizotte, qui était à l’époque enceinte de William, aujourd’hui âgé de quatre ans, raconte que sa grossesse fut particulièrement difficile. «On avait de la misère à voir d’autres enfants, parce qu’on était parents, mais nous n’avions plus de bébé», dit-elle, la voix nouée par l’émotion.
Mais, voilà que comble de malheur, la famille a appris la semaine dernière que le «pire du pire» arrivait à leur grand garçon (voir texte plus bas).
William est atteint d’un cancer incurable au cerveau; le gliome diffus du tronc cérébral (voir encadré).
«Je me dis que je ne serai pas capable de survivre à ça, mais en même temps, il faut que je sois là. Je suis en mode survie», mentionne sa mère, très émotive.
Au cours des derniers jours, les parents ont dû aborder le sujet avec leur autre fils, Samuel, âgé de trois ans. Selon eux, le petit frère de William commence à comprendre peu à peu la triste réalité.
«Je lui dis que Wali [surnom de son frère] va bientôt faire une longue sieste. C’est très dur. Je ne les verrai plus se donner des bisous, se dire “je t’aime”, se coller. Dans pas long, la joie de vivre qu’il y a entre ces deux-là va disparaître. Il va jouer dehors avec qui?» dit son père, avant de fondre en larmes.
Radiothérapie
Stressés, les parents se dirigeaient mercredi au premier traitement de radiothérapie pour William. Il doit en recevoir quotidiennement, pour une durée de six semaines. Le garçon devra toutefois rester immobile pour recevoir son traitement sans quoi il devra être anesthésié, affirme sa mère.
«Si ça devient trop difficile, nous laisserons tomber […] Je ne veux pas non plus le faire souffrir et nous faire souffrir davantage», dit-elle. La radiothérapie devrait lui permettre plus de confort, tout en diminuant ses symptômes.
Les mauvaises nouvelles ont «déboulé» très vite pour les parents du petit William, qui ont appris il y a à peine une semaine, que rien ne pouvait sauver leur fils de son cancer.
C’est jeudi soir dernier, au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL), après que William eut subi un test d’imagerie par résonnance magnétique de son cerveau (IRM), que l’impossible fut prononcé: cancer.
«Sur le coup, j’ai dit OK. On va commencer de la chimiothérapie ou quelque chose comme ça pour guérir mon garçon», raconte le père, Louis-Philippe Dubé. Malheureusement, le type de cancer de William ne se guérit pas, leur a-t-on expliqué.
Un diagnostic dont ils étaient bien loin de se douter, alors que William ne présentait que quelques symptômes depuis le mois de novembre dernier.
Fatigue et maux de tête
Vers la fin de l’automne, le petit garçon habituellement énergique se disait plus fatigué et se plaignait de maux de tête à l’occasion. Puis, en décembre, ses parents ont remarqué quelques pertes d’équilibre. Ils ont ainsi consulté un médecin, qui a réalisé une batterie de tests. Tous se sont avérés négatifs.
Mais, mercredi dernier, lorsque l’éducatrice de William a contacté Mme Lizotte pour lui dire que son fils «louchait», la maman s’est rendue directement à l’urgence. «Je sentais que quelque chose n’allait pas, je savais que ça pouvait être neurologique, mais je ne me doutais pas de ça [du diagnostic de cancer]», dit-elle.
Le lendemain, il subissait une IRM, qui a décelé la tumeur agressive logée dans son cerveau.
Avant même que son fils ne soit revenu de la salle de réveil, les médecins se présentaient à sa chambre, pour parler à sa mère. «En les voyant arriver, je savais que c’était grave», raconte-t-elle.
«Je disais, il va mourir hein, il va mourir? Et ils m’ont dit que oui, que ça ne se guérissait pas», relate-t-elle, avec émotion.
Campagne de financement
Pour ainsi profiter des quelques semaines, voire quelques mois, tout au plus, qu’il reste à leur fils William, sa tante, Marie-Pier Dubé, a lancé une campagne GoFundMe, pour aider la famille à «traverser l’insurmontable».
L’argent servira notamment à diminuer le «stress financier» des parents, qui souhaitent rester auprès de leur fils le plus longtemps possible.
Dubé mentionne également que la somme amassée leur permettra de payer les frais liés aux nombreux traitements de radiothérapie, les médicaments, en plus d’activités pour pouvoir «gâter» leur garçon. «Nous faisons tout ce qui le rend heureux dans le quotidien», renchérit sa mère.
En fin de journée mercredi, plus de 37 000$ avaient été amassés.
LE JOURNAL DE QUEBEC – Elisa CLOUTIER – l’article ici
Lien vers la campagne de financement ici
Photo Pixabay