Avancée majeure dans le traitement des cancers pédiatriques
Déjà indiquée dans le traitement de certains mélanomes et cancers du poumon, la combinaison orale dabrafenib-trametinib pourrait aussi bénéficier aux enfants atteints de gliomes de bas grade, porteurs de la mutation BRAF V600. Les données de l’étude de phase I/IIa multicentrique présentée à l’ASCO montrent que l’association de ces deux inhibiteurs de protéine kinase permet de réduire les lésions chez la plupart de ces patients, avec un bon profil de tolérance.
En ciblant respectivement deux enzymes (BRAF et MEK), impliquées dans les voies de signalisation de certaines cellules cancéreuses, le dabrafenib et le trametinib inhibent la prolifération tumorale. Combiner ces deux thérapies ciblées a déjà montré son efficacité dans le traitement de plusieurs cancers depuis 2013. L’association de ces deux médicaments oraux est aujourd’hui indiquée pour traiter uniquement certains cancers de l’adulte, du poumon non à petites cellules, des mélanomes non opérables ou métastatiques, ou en traitement adjuvant de mélanomes de stade III après résection, dès lors que l’analyse génétique de ces tumeurs met en évidence une mutation BRAF V600.
C’est le cas de 40 % des mélanomes. «10 à 20 % des gliomes de bas grade de l’enfant sont aussi porteurs de cette mutation» souligne le Dr Birgit Geoerger, onco-pédiatre, responsable du laboratoire de développement des thérapeutiques innovantes pour les tumeurs pédiatriques à Gustave Roussy et investigatrice principale de l’essai présenté en session orale virtuelle à l’ASCO 2020. L’essai évalue la sécurité et l’efficacité de la combinaison dabrafenib-trametinib, chez des enfants atteints de ce type de cancers.
Les gliomes de bas grade sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes chez l’enfant et si elles évoluent lentement lorsqu’elles sont de bas grade. Elles ne sont pas toujours entièrement opérables. La radiothérapie, nécessaire pour compléter l’intervention chirurgicale et détruire les cellules cancéreuses restantes, «est souvent évitée, en raison des comorbidités significatives qu’entraîne l’irradiation cérébrale sur les performances cognitives » explique le Dr Birgit Geoerger. Le traitement standard repose alors sur une chimiothérapie d’une année environ, à base de carboplatine et vincristine.
Gustave Roussy – lire la suite de l’article ici